"Pas un recteur de gauche": le recteur d'Orléans-Tours dément, la NR réplique ....
22/06/2011
Le recteur de l'académie d'Orléans-Tours, au coeur d'une polémique après des propos sur les résultats scolaires des enfants d'immigrés lors d'une interview, a démenti mercredi avoir dit qu'elle n'était "pas un recteur de gauche".
Lors de cet entretien accordé à la Nouvelle République (Tours) et à la République du Centre (Orléans) la semaine dernière, Marie Reynier avait expliqué qu'elle approuvait la politique de l'actuel gouvernement en matière d'éducation.
Selon les quotidiens, elle a reconnu "ne pas être un recteur de gauche".
Dans une lettre au journal la Nouvelle République, auquel elle demande une rectification, Mme Reynier assure qu'elle a simplement répondu à un journaliste lui déclarant "sur le ton badin: en somme, vous n'êtes pas un recteur de gauche".
"Ah, parce qu'il y a des recteurs de gauche", dit-elle avoir répondu "en riant", avant d'ajouter: "à mon sens, il n'y a ni recteur de gauche, ni recteur de droite, seulement un fonctionnaire, un homme ou une femme d'Etat, au service de l'Etat".
Mardi soir, Mme Reynier avait déjà démenti avoir prononcé la phrase à l'origine de la polémique, tirée de l'interview publiée par la Nouvelle République: "si on enlève des statistiques les enfants issus de l'immigration, nos résultats ne sont pas si mauvais ni si différents de ceux des pays européens".
La République du Centre, qui a enregistré l'entretien, a publié sur son site le verbatim du pas sage incriminé.
Selon cette transcription, Mme Reynier a dit: "Si dans les enquêtes PISA (de l'OCDE: ndlr), dans tous les pays concernés, on enlève finalement les enfants issus de l'immigration, on n'a pas du tout les mêmes résultats".
Plusieurs responsables politiques ont accusé le recteur de s'inscrire "dans la droite ligne de Claude Guéant".
La Nouvelle République a répondu en publiant une "lettre ouverte à une rectrice", à paraître jeudi. "Le +bien-pensant+ et le +fonctionnairement correct+ seraient-ils, une fois encore, à l'oeuvre pour bâillonner une vraie liberté de parole, la vôtre ?", s'interroge le directeur de la rédaction, Philippe Rivière.
M. Rivière reconnaît que le journaliste a utilisé le mot statistiques "en lieu et place de cette enquête PISA, peu familière du grand public". Mais cette enquête, souligne-t-il aussitôt, "précise bel et bien, page 152: +La signification statistique des écarts de performance entre les élèves autochtones et ceux issus de l'immigration a été vérifiée+".
Le directeur de la rédaction regrette que Mme Reynier, après avoir présenté ses excuses à ceux qu'elle aurait pu choquer, ait choisi "d'embrayer sur la ritournelle du "journaliste-qui-a-déformé-mes-dires+", sous la pression.
"Celle de votre ministre?", demande M. Rivière, avant de conclure:
"Je vous souhaite néanmoins de réussir dans votre ambitieux programme de lutte contre l'illettrisme".