Semaine des 4 jours

Bonjour,

Il y avait une réunion Salle George Sand (13/02/07) sur "la semaine des 4 jours". Je n'ai pas pu m'y rendre. Y aurait-il un compte-rendu quelque part ? merci d'avance.

Hélas, je ne puis vous aider, j'aimerais également savoir ce qui a été dit...
Peut être que quelqu'un qui nous lira aura quelques informations à donner,
sinon il faudra peut -être nous rapprocher du personnel enseignant, des parents FCPE ou de la Mairie ....

Merci à Pascal qui m'a fait parvenir le Compte-rendu en question
dont voici le "copier-coller" ci dessous :

Résumé de l’intervention de Monsieur TESTU sur la mise en place de la semaine de 4 jours organisée le 13 février par l’association des parents d’élèves et le centre Camille Claudel

En préambule, il ne serait pas réaliste d’ignorer que cette question touche à des aspirations sociales, qui côtoient les préoccupations liées à l’enfant. Mais, actuellement, on note une recrudescence des questionnements relatifs aux rythmes de l’enfant et à l’aménagement du temps.

Sous la notion de rythme scolaire, notion trop ambiguë, on veut tantôt signifier :

- les aménagements du temps scolaire, alternance de moments de repos et d’activités, imposés par les adultes – on dira aussi emploi du temps ou calendriers scolaires.

- les variations régulières des processus physiologique, physiques et psychiques en situation scolaire, ou rythmes biologiques.

Mais il faut considérer la rythmicité de l’individu dans sa globalité, comme celle d’un individu dans son environnement, à la fois scolaire, mais aussi familial, amical, et sur les diverses durées que sont la journée, la semaine, voire l’année.

Ces aspects devraient être considérés de façons complémentaires mais on peut constater qu’il est rare que l’on cherche à répondre en même temps aux deux préoccupations :

- besoins de la société
- besoins de l’enfant

A titre d’exemple on citera :

- la coupure du mercredi (autrefois du jeudi) : correspond en fait, non à un soucis de faire une pause pendant la semaine, mais à une concession au moment de l’instauration de l’école laïque et obligatoire d’un temps pour l’enseignement du catéchisme.

- les grandes vacances : prévues lors de la première guerre pour compenser le départ massif des hommes sur front à une période ou les travaux agricoles sont importants.

- le zonage : répond plus à des soucis d’accès aux loisirs en montagne suite aux jeux olympiques d’hiver, pour rentabiliser les équipements, qu’à la volonté de respecter une alternance régulière travail/repos.

La mise en place d’aménagements qui respectent le rythme de vie suppose de connaître les fondamentaux dans les caractéristiques individuelles. C’est le travail de la chrono psychologie et de la chronobiologie. On peut ainsi observer la variation :

- des comportements
- de l’activité intellectuelle
- de l’attention
- de la vigilance

Le rythme du sommeil est celui qui est déterminant pour l’équilibre et les performances. Son respect quantitatif et qualitatif va induire des différences majeures de comportements du lendemain. (attention, turbulence, concentration,…..). Un «mauvais» sommeil va perturber l’enfant tant dans ses apprentissages que dans sa socialisation. Le manque de sommeil occasionnel n’aura pas de conséquences durables. Il y a de forte inégalité entre enfant au niveau du sommeil avec toutes les combinaisons possibles entre :

- petits ou grands dormeurs de nuit
- petits ou grands amateurs de sieste (dormeurs de jours),

avec une variation des équilibres en cours de croissance. L’organisation scolaire correspondante devrait permettre, à ceux qui ont besoin, des temps de repos, ce qui suppose des moyens en personnel et en locaux, jusqu’en CE1. De manière générale, les «lèves tôt» et les «couche tard» constituent une minorité.

Les causes de résistance à l’instauration du sommeil à l’école sont :

- que les enfants sont là pour travailler, ce qui est la projection d’une attente lié au monde de l’adulte
- que s’ils font la sieste, ils ne dormiront pas le soir

Comme on l’a vu, tout est affaire dans ce domaine d’individu, mais le respect des besoins de sommeil est source de performance.

Au cours d’une journée, on a deux moments difficile à vivre :
- l’entrée en classe (surtout chez les petits)
- le moment de midi

On peut observer aussi des variations au niveau de la semaine avec une journée difficile à vivre, le lundi.

On peut observer à des rythmes qui sont :

- récurrents
- doté d’une amplitude et d’une période propre à l’individu
- difficilement altérable une fois installés

On ne pourra parler de rythme qu’au niveau de la journée et de l’année. On n’a pas pu mettre en évidence de rythme hebdomadaire, mais des variations de performances au cours de la semaine. Et ces performances pourront être bouleversées pour les aménagements du temps proposés aux enfants.

La nécessité de faire fonctionner le groupe classe de façon synchrone pour un enseignement efficace pour le plus grand nombre est, par exemple, perturbée le lundi. Ce jour, impacté par l’aménagement hebdomadaire, ne permet pas d’avoir une courbe de performance moyenne et habituelle pour une majorité d’élèves. On observe un élargissement du spectre entre «l’encéphalogramme plat» et la «surexcitation». En cas de week-end de deux jours, on constate couramment que cette difficulté persiste jusqu’au mardi midi.

Ce phénomène est nommé la resynchronisation sur l’emploi du temps scolaire.

Sa mise en place est longue (de fin de MS au début de CP). On rencontrera de nouvelles perturbations de la 6eme à la 4ème en raison de la nouvelle répartition de l’enseignement et à la puberté, surtout pour les garçons. Les deux cas où la courbe ne fonctionne pas sont :

- les week-end prolongés, notamment si l’enfant n’a bénéficié d’aucune activité, d’où une désynchronisation importante. Cet effet est modéré par l’existence d’un emploi du temps un peu organisé et d’une sollicitation sociale (famille, groupes,…)
- la semaine de 4 jours «sèche» sans rien d’organisé autour : malheureusement, cette situation touche souvent les milieux défavorisés (difficulté d’accès aux activités, désorganisation familiale, abandon…).

On peut donc considérer que la semaine des 4 jours non accompagnée par la mise en place de services culturels, sportifs et sociaux est un facteur aggravant des inégalités.

Dans ces cas, la perturbation peut porter jusqu’au mardi, le jeudi restant le seul jour préservé, compte tenu du phénomène «d’aspiration» du vendredi, prélude au long week-end. On notera l’apparition chez certains enfants d’une inadaptation des comportements pour la classe et d’une baisse globale du niveau de performance. Mais la semaine de 4 jours peut n’engendrer aucune perturbation si elle est «accompagnée» et appliquée à une population qui est favorable et est organisée dans ce sens, ou avec des effectifs de classe très réduits. La solution idéale serait de faire varier le temps de présence à l’école proportionnellement à l’âge. Il est également important de respecter une rythmicité annuelle correspondant à 7 semaines d’école/2 semaines de congés.

Une durée inférieure à deux semaines ne permet pas vraiment à l’enfant de «décrocher» et de vraiment récupérer. Le zonage va à l’encontre de cette régularité.

En conclusion, pour relativiser, notre système n’est pas parfait ; les priorités du changement devraient d’abord porter sur la journée (trop longue pour les petits, encadrée dans l’idéal par des structures périscolaires récréatives, avec des possibilités de temps de sommeil,…) et secondement sur l’année.

La semaine de 4 jours pourrait être envisagée, car elle répond à des préoccupations adultes, après avoir envisagé le déplacement du samedi au mercredi, et avec les préoccupations exprimées ci avant.

Des solutions hybrides pourraient aussi être réfléchies (entrer plus tard le mercredi matin, diminuer le volume horaire annuel,…) mais cela remet actuellement trop de choses en cause pour l’Education nationale et l’organisation sociale environnant l’école.



Questions/réponse

 Attention à respecter un rythme régulier de sommeil avec coucher à heure précoce (pas de coucher tard, lever tard), et à respecter un volume minimal de sommeil.

 Attention à ne pas «surcharger» les temps hors scolaire par des activités en trop grand nombre.

 Le financement des activités extra scolaires sont en baisse (CAF et jeunesse et sport) et les communes ne peuvent relayer qu’en fonction de leurs moyens dans un cadre général du désengagement de l’état.

 L’école à 2 ans : pas fait pour cet âge là (opinion personnelle)

 Le champ des choix possibles pour aménager la semaine est limité pour la négociation, et notamment avec l’éducation nationale (qui a refusé par exemple l’alternance d’un samedi tous les 15 jours en Touraine)

 La tendance actuelle du Ministère de l’éducation Nationale concernant la semaine de 4 jours est le statut quo, avec une tendance à stopper les expériences nouvelles.

 Un des inconvénients observés est que l’engagement financier pris par les collectivités pour accompagner la semaine de 4 jours peuvent être remis en cause par les alternances politique, ou au long terme, alors qu’il est rare de revenir sur la mise en place elle-même.

Merci pour ces informations... Mais j'ai encore une question : qui est Monsieur Testu

M. François TESTU : Professeur en Psychologie, Chronopsychologue à l'Université de Tours.

Travaille depuis 25 ans sur les rythmes scolaires, auteurs d'etudes et de rapports sur le sujet.
Un des spécialistes sur le sujet !

Ah, merci, ça l'éclaire

Merci à vous Marielle, car je n'avais pas la réponse

Supprimer l'école primaire le samedi matin dans l'enseignement public ? On saura dans un mois si le ministre de l'Education propose cette modification au Haut conseil pour l'éducation. Mais comme il en parlé à divers interlocuteurs, dont les fédérations de parents d'élèves, le débat est évidemment sur la place publique.

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il est évoqué, et bon nombre d'arguments sont connus, qu'ils émanent d'enseignants, de parents, ou encore de spécialistes des sciences de l'éducation.

A suivre donc....

Mince, je ne savais pas qu'il y avait cette réunion, merci en tout cas pour le compte rendu
Je n'ai vu aucune information sur cette reunion devant l'école...

oups je ne voulais pas vous affoler...la réunion date de février dernier, cela fait déjà quelques mois...donc c'est normal que vous n'ayez rien vu récemment à ce propos

et voilà donc !!!!!!

«Dès la rentrée 2008, partout en France dans les écoles primaires, on ne travaillera plus le samedi matin et, je l’espère, bientôt dans les collèges.» Le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos a confirmé hier soir sur TF1 l’information donnée, dès lundi, par Libération. Il est toutefois resté flou sur la nouvelle organisation de la semaine de cours, la question clé qui fait polémique (lire ci-contre), proposant prudemment une concertation avec les acteurs du monde éducatif.

Le ministre a justifié sa décision par trois impératifs. D’abord, entre la semaine des quatre jours, celle des quatre jours et demi avec, en alternance, un mercredi et un samedi travaillé, ou encore celle avec des cours un samedi sur deux, «personne ne s’y retrouve». Il faut donc mettre de l’ordre. Ensuite, a-t-il poursuivi, «la famille non plus ne se retrouve plus pendant le week-end». Enfin il a insisté sur les bénéfices de cette décision pour les 15 % d’élèves en très grandes difficultés dans le primaire : les trois heures qui disparaissent le samedi leur seront attribuées pendant la semaine. «Ils auront un soutien individualisé», a-t-il expliqué sans préciser davantage.
Activités. Mais le ministre, un homme du sérail, s’est gardé de prendre parti pour telle ou telle formule. Interrogé sur la semaine de quatre jours, qui concerne plus de 24 % des élèves, il a éludé : «Ce qui est certain, c’est que les écoliers français ont 936 heures de cours par an, contre une moyenne européenne inférieure à 800. Nos élèves travaillent trop.» «Il faut trouver une semaine plus équilibrée, nous allons en discuter» avec les partenaires sociaux, a-t-il conclu. Xavier Darcos reprenait un thème cher à Nicolas Sarkozy, pour qui les programmes scolaires sont trop lourds.
Soucieux de contrer ceux qui l’accuseraient de courtiser les familles aisées, partant en week-end, le ministre a indiqué qu’il pourrait y avoir des activités «culturelles et sportives», le samedi matin dans les écoles, pour «les enfants livrés à eux-mêmes». Il a cité l’exemple du dispositif des «écoles ouvertes», qui fonctionnent pendant les vacances et qui repose financièrement sur les mairies.

Les prochaines discussions risquent d’être chaudes. Le ministre veut annoncer son grand plan sur l’école primaire fin octobre.

Il lui faudra résoudre d’ici là l’organisation de la semaine. Or, chacun a son avis et tous divergent.
Transfert. La principale fédération de parents d’élèves, la FCPE, a annoncé qu’elle refuserait toute réduction du nombre d’heures d’enseignement
Hostile à la semaine de quatre jours, elle prône le transfert au mercredi matin. Les syndicats du primaire, le Snuipp-FSU et le SE-Unsa, ont dénoncé la méthode du ministre, supprimant les samedis sans consulter les représentants enseignants. «Le SE-Unsa déplore une pratique réduisant l’ensemble de la communauté éducative à des supputations sur un sujet aussi important La méthode est désastreuse!»

Source : Libération du 28/09/07

Moi, j'ai toujours été contre !

Vu la politique menée dans l'éducation nationale depuis quelques années cela n'a rien d'étonnant !
On n'entend plus parler d'enfants, de pédagogie... uniquement d'économies budgétaires !!
Quand on sait que la réforme de l' éducation a été confiée au Ministère des fiances on ne s'étonne plus de rien !!!!

Ne nous faisons aucune illusion : le but est de se mettre aux normes pour l' Europe, et notre président n'a jamais caché son admiration pour les USA et leurs méthodes.
Les parents qui auront de l'argent pourront payer des études à leurs enfants, les autres se contenteront d'apprendre à lire et à écrire !
Et on parle de progrès !!!!!!!!!

Surtout que d'après les instits, il va falloir faire vite pour faire un programme quasi identique sur un moment raccourci.

Peu d'instits sont contentes...et toi Sandrine ?

La mise en place de ces 4 jours est une catastrophe dans la plupart des ecoles ... Il faut revoir les emplois du temps pour caser le volume horaire necessaire... Quasiment plus d'arts plastiques (beaucoup moins de pratique en tout cas !!), moins de sciences et d'histoire- geo (ou de decouverte du monde pour les CP -CE1)
... Vous en pensez ce que vous voulez, mais selon moi les clés de la réussite ne sont pas que dans l'apprentissage de la lecture et l'ecriture ...

Et le casse tête, c'est les "60 heures" que nous ne travailleront plus le samedi matin, et sur lesquelles nous devons faire du soutien ... Quand les enfants en difficulté seront-ils plus disponibles aux apprentissages ? de 8 h à 8h 30, mal reveillés ?
de 11h30 à 12h30, alors qu'ils ont faim et une matinee de classe derrière eux ?
de 13h à 13h30 , en phase digestive ?
à16h30, après une journée d'école ?
Le mercredi matin à la place de leur activité sportive, musicale ou leur grasse matinee ?

Et quand est ce que l'on verra les parents qui travaillent ?
Perso, je restais déjà à l'école jusqu'à 17h30 regulièrement pour voir des parents ... Je devrai rester jusqu'à 18h minimum si je veux voir tous les parents ... Mais ce temps là n'est pas compté dans nos horaires, c'est du "bénévolat" ... Combien d'enseignants vont l'accepter ?

C'est une réforme lancée à la va-vite, sans aucune reflexion sur la mise en place dans les ecoles ... Ca court à la catastrophe ... Et les momes subieront !