Oui je sais ....
Voici : La biopiraterie est le fait de s'approprier les ressources biologiques d'un pays ou d'une population à des fins commerciales. Elle est essentiellement pratiquée par les pays du Nord au détriment de ceux du Sud, par le biais de dépôts de brevets sur des gènes ou des espèces , qui garantissent à leurs détenteurs l'exclusivité des bénéfices liés à la commercialisation des produits qui en sont dérivés.
Une entreprise peut breveter une espèce modifiée par elle, c’est-à-dire mutée ou hybridée ou modifiée génétiquement, sans que ces formes existent dans la nature . Elle peut aussi breveter un gène qu’elle a découvert, ou une fonction d’une espèce qu’elle a découverte. Le problème est qu’il est souvent très difficile de prouver que l’espèce “modifiée” existe dans la nature, ou que la fonction est connue par des indigènes depuis longtemps, s’il n’y a pas de traces écrites. De toutes manières, une“connaissance pré-existante”(prior existing knowledge) n’est reconnue aux états-Unis que si elle est écrite dans un journal ou disponible dans une banque de données. Un savoir traditionnel transmis oralement n’est pas “valable”. Il est donc souvent facile pour une entreprise de tricher, de déposer un brevet et d’empêcher les indigènes d’utiliser l’espèce dont ils se servaient depuis si longtemps ! ! Car une fois le brevet posé, l’entreprise peut demander des royalties à ceux qui voudraient utiliser“son”produit, et les indigènes n’ont pas les moyens de payer.
Parfois c ' est carrément du vol :
Il y a eu par ex. un reportage sur Arte sur la façon dont les sociétés de semences US se sont appropriés frauduleusement des plants de patates au Pérou ( alors qu ' une loi du pays interdit leur transfert à l ' étranger sauf pour certains types de recherches ) et ce dans le but de bréveter des semences issues de transformations génétiques ( et comme par hasard c ' était Mosanto !! )
Ou :
De ses vacances au Mexique, Larry Proctor a ramené un paquet de haricots, un aliment typiquement local. Du sac de graine, notre touriste, qui est aussi agriculteur, isole un haricot jaune, dont la couleur est inconnue aux Etats-Unis. Il le plante, le cultive et dépose un brevet comme inventeur de l’espèce auprès de l’Office des brevets américain. Ce bout de papier l’autorise actuellement à réclamer des droits sur les exportations de haricots jaunes du Mexique vers les Etats-Unis, auprès de paysans qui le cultivent depuis des générations !
Voici l’exemple édifiant par lequel la réalisatrice Marie-Monique Robin aborde un phénomène qui se développe sur toute la planète, qui consiste à privatiser des organismes vivants. Dans son documentaire « les Pirates du Vivant », Grand Prix du Figra 2006, la journaliste montre comment les chercheurs du Nord, au service d’entreprises américaines, européennes ou japonaises (ces trois régions cumulent 90% des droits de propriété intellectuelle) privent des populations du Sud de l’exploitation de leurs savoirs ancestraux et de leurs ressources naturelles.